Appel à projets | Programmation 2018-2019 : Le travail invisible
Date limite : 15 octobre 2017
Le travail invisible, qu’il soit formel ou informel, est un travail qui n’est pas reconnu, valorisé, rémunéré ou une combinaison de tout cela. Le travail invisible représente une réalité négligée, ignorée, dévaluée, minimisée voire “naturalisée” même si elle apparait comme essentielle au bon fonctionnement des projets, des institutions, des familles et des entités ou organisations politiques. La notion d’invisibilité se réfère à la fois à des pratiques ou à des tâches, mais également aux travailleur-euse-s, qui sont maintenu-e-s totalement hors de vue ou qui demeurent physiquement visibles, mais tout en étant ignoré-e-s par les employeur-e-s et les consommateur-rice-s, par leurs collègues, leurs ami-e-s ou les membres de leur famille. Parfois, les employé-e-s sont tenu-e-s d’effectuer un travail invisible afin de conserver leur emploi (en effectuant des heures supplémentaires en période de rush, par exemple), tandis que dans d’autres circonstances, le travail invisible fait plutôt allusion à l’exécution de tâches non considérées comme étant du travail (le travail de soins, le travail émotionnel) ou de tâches stéréotypées (par exemple, les tâches domestiques pour les femmes, le travail agricole ou encore les emplois précaires pour les personnes racisées). Le travail invisible est significativement lié aux personnes et aux communautés qui sont d’emblée marginalisées (femmes, immigrant-e-s, personnes racisées, travailleur-euse-s des technologies d’assemblage dans les pays en développement économique).
Le Studio XX recherche des projets d’arts médiatiques créatifs, critiques, ludiques, ironiques et poétiques qui explorent les différentes façons dont les artistes, les activistes et les travailleur-euse-s culturel-le-s, s’adaptent, exécutent, négocient ou refusent les formes actuelles du travail invisible (émotionnel, mental ou physique). Entre autre chose, nous cherchons à adresser les questions suivantes : quelles formes le travail invisible prend-il? Quelle est la relation entre le travail invisible et le monde l’art? Quel est le rôle du genre dans la visibilité / l’invisibilité / l’hypervisibilité du travail? Comment les artistes travaillant avec les technologies numériques peuvent-ils lutter contre le travail non rémunéré participant à la production de contenu sur Internet? Les artistes peuvent-il-elle-s ré-imaginer des projets qui ébranlent le capitalisme?
LES SUJETS ABORDÉS PEUVENT INCLURE :
- Le travail émotionnel, le travail physique, le travail mental;
- La main-d’œuvre non rémunérée ou le travail insuffisamment rémunéré;
- Les projets durables et viables en opposition au travail invisible;
- Les pratiques telles que la réflexion, les communications par courriel, la rédaction, la recherche, l’écriture, la planification d’événements, le crowdsourcing, la préparation de matériel, etc.;
- Le travail désincarné, le travail virtuel ou le travail non-humain;
- Le travail associé à la vie quotidienne : les activités sociales, l’exercice physique, l’entretien ménager;
- Le travail illégal;
- Le travail à la pige et indépendant;
- Les hiérarchies sociales (raciales, ethniques, fondées sur la classe sociale) et le travail invisible;
- Le recours excessif à des stagiaires non-rémunéré-e-s dans des festivals d’art, des centres d’artistes et d’autres institutions artistiques;
- La géographie du travail invisible (dans certains quartiers, certains pays);
- La sous-traitance dans l’hémisphère sud et d’autres zones marginales;
- L’invisibilité du travail dans l’économie numérique : cultures de la startup, fermes de contenus, modération de contenus, économies de partage, bots Twitter;
- Le discours sur la visibilité par opposition à « l’exposition » dans le monde de l’art (Nicole Burisch);
- L’invisibilité du travail par rapport à la visibilité de l’architecture et des infrastructures;
- Les attentes sociales et le travail invisible;
- Le concept des « jours personnels » en complément des « jours de maladie » pour reconnaître et “indemniser” le travail invisible.
Les participant-e-s peuvent présenter des propositions pour des expositions, des ateliers ou des événements / activités d’une journée.
Exemples de projets considérés pour les expositions : net art, art électronique et audio, oeuvre interactive, art radiophonique, art vidéo, installation, médias géolocalisés, art du jeu vidéo, réalité augmentée, bio art, interventions publiques, pratiques open source et pratiques communautaires.
Exemples d’événement / activité d’une journée : conversation, table ronde, discussion, performance.
Nous recherchons des propositions inspirées par (mais sans s’y limiter) : les féminismes, les études critiques sur la race, le cyberféminisme, les études queer et les études relatives aux personnes vivant avec un handicap.
Les dossiers d’application peuvent être rédigés en français ou en anglais.
Le Studio XX accueille des projets d’artistes, de commissaires et d’activistes s’identifiant comme femmes et/ou issu-e-s de communautés s’inscrivant dans une diversité des genres, ainsi que de collectifs et d’organisations.
CE QUE NOUS OFFRONS
Le Studio XX offre des cachets d’artistes basés sur la grille des barèmes de diffusion en arts médiatiques du CQAM.
Les projets retenus bénéficient d’un soutien artistique et technique (* à définir en fonction de chaque projet et selon les ressources disponibles).
* Veuillez prendre note que cet appel ne concerne pas des projets qui nécessitent un soutien à la production (les oeuvres soumises doivent avoir atteint leur stade de diffusion).
Avant de soumettre une proposition, les candidat-e-s sont fortement encouragé-e-s à consulter le mandat du Studio XX, les modalités de soumission et les plans de la galerie.
MODALITÉS DE SOUMISSION : INFORMATIONS REQUISES
1. Informations personnelles
- Coordonnées (nom du-des artiste-s; courriel; ville de résidence; téléphone; site web)
- Courte biographie (100 caractères maximum)
- CV
2. Description du projet
- Titre du projet
- Résumé du projet (100 mots maximum)
- Type du média
- Format du projet proposé (exposition / événement ou activité d’une journée / atelier)
- Description du projet (500 mots maximum) – veuillez expliquer comment votre projet est en lien avec la thématique Le travail Invisible ? (100 mots maximum)
- De quelle façon votre projet est-il en lien avec le mandat du Studio XX ? (100 mots maximum)
- Description technique : besoins techniques (matériel et équipements nécessaires à la diffusion de l’oeuvre)
- Besoins d’assistance spécifiques (aide pour l’installation, personnes supplémentaires requises pour la présentation/performance, etc.)
3. Matériel d’appui
- Images, fichiers audio et/ou vidéo : 10 images max.; 5 extraits audio/vidéo maximum d’une durée de 3 minutes ou moins. S’il vous plaît, veuillez fournir URL(s) (et le/les mot de passe(s), le cas échéant).
- Description du matériel d’appui : titre, lieu (espace, ville, pays), année.
Veuillez envoyer le dossier de candidature sous un format pdf (taille du fichier max. 5 MB) à appel@studioxx.org
Objet du courriel : Application | programmation 2018-2019
Date de candidature : le 15 octobre 2017 à minuit (heure de Montréal). S’il vous plaît, prenez note que les candidatures incomplètes ou reçues après la date limite de candidature ne seront pas considérées.
Les participant-e-s recevront un accusé de réception.
Le comité de programmation du Studio XX avisera les participant-e-s sélectionné-e-s dans les 3 mois suivants la date de candidature.
Conseils
Prenez note que le comité de sélection du Studio XX dispose d’un temps limité pour étudier chaque dossier soumis.
Veuillez vous assurer de présenter vos informations d’une façon claire et concise.