Faire Semblant!
Participant·e·s
Vernissage: le jeudi 2 décembre, 2010, 18H30
4001 Berri (coin Duluth), espace 201
Information : 514.845.7934
Gratuit pour les membres du Studio XX / 5,00$ pour les non-membres
Des hors-d’œuvres et des rafraîchissements seront servis
Exposition : du 2 – 15 décembre / lundi au vendredi 10-17H
Entrée gratuite
Studio XX est fier d’accueillir Faire semblant! une exposition d’œuvres vidéo et d’installations d’arts médiatiques créées par des artistes mexicaines.
Le vernissage comprend une projection d’œuvres vidéo et une présentation de l’exposition par les commissaires Ariane De Blois et Erandy Vergara. L’exposition aura lieu du 2 au 15 décembre 2010, du lundi au vendredi 10h00-17h00.
Faire semblant! est une exposition à saveur féministe qui regroupe des œuvres d’artistes mexicaines qui sondent et questionnent les stéréotypes féminins (encore) en vigueur de nos jours. Plus précisément, les œuvres de l’exposition explorent avec ironie, humour et/ou sarcasme les archétypes féminins où la femme est réduite à l’état d’objet sexuel. Le titre de la programmation Faire semblant! renvoie bien entendu à l’idée de simuler ou de prétendre l’orgasme, mais il englobe aussi, de façon plus large, l’idée du jeu et de la mascarade. En s’appropriant diverses figures féminines largement stéréotypées telles que la pin-up, la femme fatale ou le mannequin, et en les travestissant sous différentes formes, les artistes de Faire semblant! déconstruisent et détournent les stéréotypes en employant diverses stratégies visuelles, narratives et esthétiques. Leurs mises en scène critiques et ironiques entraînent – de façon subtile ou pas – une mise à distance qui permet aux spectateurs et aux spectatrices d’entrevoir les rôles sociaux au-delà des carcans identitaires, et ce, sourire aux lèvres. Enfin, si l’identité sexuelle et culturelle, la représentation du corps et sa fétichisation sont des territoires arpentés par les différentes artistes, les désirs féminins ne sont pas non plus en reste.
Artistes * Œuvres :
Tania Candiani * Les mantras sur matelas, extrait de la Série domestique (2004-2005)
“Don’t Stop,” “Please, Please,” “Oh my God,” et “Yes, Yes,” sont quelques-unes des phrases/mantras cousues sur cette surface blanche et immaculée que sont les matelas. Associés au repos, aux rêves, à la sécurité et à la sphère domestique, les matelas peuvent aussi être chargés de connotations sexuelles, et parfois, à différents types de violence. Culturellement liée à l’univers féminin, la couture est ici utilisée pour interroger les rôles traditionnellement associés aux femmes (ménagères, épouses, mères).
Tania Candiani est née à Mexico en 1974. Elle vit et travaille à Mexico et Tijuana. Son travail développe une réflexion sur les modèles esthétiques du monde contemporain. A travers ses objets et ses images, elle cherche à produire un reflet de l’espace urbain et des rituels sociaux. Au-delà de la représentation corporelle, ses œuvres cherchent à exprimer de façon poétique l’état psychique d’individus et de groupes sociaux dans divers contextes, et ce, à travers l’exploration de différents matériaux et techniques. Le travail de Candiani a été exposé dans des musées au Mexique, aux États-Unis, en Espagne, en Pologne, en Lituanie et au Caire. Une exposition solo du travail de l’artiste sera présentée prochainement au Laboratorio de Arte Alameda à Mexico, de même qu’une rétrospective de mi-carrière au Museo Carrillo Gil, également à Mexico. Une publication sur les dix dernières années de sa production sortira sous peu. Enfin, ses œuvres se retrouvent également dans les collections de la Deustche Bank, du Mexican Museum de San Francisco, du San Diego Museum of Art, de l’Alberta Du Pont Bonsal Foundation, du Museum of Latin American Art à Los Angeles et du Centro Cultural Tijuana.
https://taniacandiani.com/main/
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Ximena Cuevas * Lit/Bed (Cama) (1998)
Mis de l’avant, un lit révèle les dessous de ce qui se trame derrière les cloisons d’une chambre de bonne famille.
Ximena Cuevas est née à Mexico en 1963. Elle est une des vidéastes mexicaines les plus prolifiques. Ses œuvres ont été présentées à la 13e édition de Videobrasil à São Paulo en 2001, au Laboratorio Arte Alameda à Mexico (2004), au Musée d’art moderne de New York (1997), au Mix: New York Queer Experimental Film Festival, aux Anthology Film Archives à New York, au Cine Acción à San Francisco (1999), et dans bien d’autres festivals et événements au Canada, en Allemagne, en Espagne et au Venezuela. Elle a remporté les prix Rockefeller – MacArthur, Eastman Kodak Worldwide Independent Filmmaker Product Grant, Lampiada et FONCA. Son travail fait partie de la collection permanente du Musée d’art moderne de New York.
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Carolina Esparragoza * Sujet morphologique (1999)
Autoportraits, rouge à lèvres et visages souriants. N’importe qui peut être heureuse.
Carolina Esparragoza est née à Mexico en 1977 où elle vit et travaille encore aujourd’hui. Elle a étudié les arts visuels à l’École nationale de peinture, de sculpture et de gravure (ENPEG) La Esmeralda à Mexico. Son travail a été présenté dans divers événements au Mexique et ailleurs comme à la Foire d’art contemporain ARCO 05 à Madrid (2005), à l’Institut du Mexique à Paris (2004), à la Caja Negra, MUCA-C.U. UNAM à Mexico (2002) et au Museo de la Ciudad de México (2000).
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Adriana Calatayud * Constructo (2005-2006)
Constructo est une série de photographies numériques qui s’intéresse à la fois à l’élaboration culturelle des canons de beauté propres au corps humain et au façonnement de l’image. En s’inspirant des études sur les proportions idéales du corps humain de l’artiste renaissant Albrecht Dürer (1471-1528), les photographies qui présentent une adepte du culturisme en action questionnent la construction du genre.
Adriana Calatayud est née à Mexico en 1967. Elle détient un baccalauréat à titre de designer graphique de l’École des arts visuels de l’Université National de Mexico (UNAM). De 1996 à 2001, elle a travaillé au développement des ateliers graphiques et numériques du centre multimédia du Centro Nacional de las Artes à Mexico afin de soutenir la recherche sur l’image. De 2004 à 2005, elle a oeuvré en tant que coordonnatrice de la section image et technologie de l’espace de projection Sala del Cielo du Centro de la Imagen à Mexico. De 2005 à 2008, elle a obtenu la bourse Sistema Nacional de Creadores du Fonds national des créateurs (FONCA) et elle est maintenant tutrice du programme de bourse Jeunes créateurs de la FONCA.
http://www.adrianacalatayud.net/
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Paulina del Paso * La silhouette magique (2001)
L’œuvre s’inspire des infopublicités qui cherchent à vendre des solutions miracles pour obtenir la taille soi-disant parfaite.
Paulina del Paso vit et travaille à Mexico. Entre la vidéo, la photographie et l’installation, son travail artistique navigue entre la fiction, le documentaire et l’exploration purement expérimentale. Ses oeuvres ont été présentées dans divers pays au sein d’expositions de groupe comme Betrayal (2007) à Londres et à Mexico, Instant Urbanism (2007) à Basel, In the Air: Projections of Mexico (2005) au Guggenheim Museum à New York et Esto es Tech-Mex (2004) au Centre Culturel Mexicain à Paris, Caida Libre (2001) au Musée Dolores Olmedo à Mexico; Sticky fingers (2001) à la galerie Para-Site à Hong Kong. Sa première exposition solo qui s’intitulait I wish I were here a été présentée à Londres en 2008.
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Grace Quintanilla * Petite colombe blanche (Blanca Palomita) (2009)
Filmée selon une esthétique léchée et commerciale, l’oeuvre présente un portrait de l’artiste qui tente par le biais de sourires coquins et de regards langoureux de charmer le spectateur. Soudainement, ce jeu de séduction est interrompu par le bruit strident d’une claque au visage et le pivotement de la tête de l’artiste qui entraîne étrangement un mouvement stylisé de sa chevelure. Loin de s’estomper, le jeu de la conquête reprend de plus belle.
Née à Mexico en 1967, Grace Quintanilla détient une maîtrise au sein du programme Television and Electronic Imaging de l’Université Dundee en Écosse. Ses vidéos et ses oeuvres médiatiques ont été présentées en Europe, en Amérique Latine, aux États-Unis et en Asie. En 1996, elle a remporté le prix national de la télévision culturelle présenté sur la chaîne mexicaine Canal 22 et sur le National Network of Broadcasters and Cultural TV Stations. Elle était la directrice artistique du festival de vidéo et d’art électronique Transitiomx_02: Nomadic Borders en 2007. Elle est également commissaire vidéo et membre du conseil d’administration du Musée mexicain des femmes artistes (MUMA). Membre du Sistema Nacional de Creadores du FONCA, elle enseigne à temps partiel à la faculté des arts à l’Université Autonome de l’état de Morelos (UAEM) et elle est la directrice de la Fondation Pedro Meyer à Mexico.
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Amaranta Sánchez * Crème de nuit (2002)
L’application d’une simple crème de nuit pour le visage se révèle beaucoup plus compliquée que prévu.
Amaranta Sánchez Mejía est née à Mexico en 1976. Elle base l’ensemble de son travail autour de l’autoreprésentation qui lui sert à la fois d’élément plastique et narratif, et ce, à travers une très grande variété de médiums tels la vidéo, la photographie, le film, les installations mécaniques et en mouvement. Son travail a été présenté dans des expositions et des festivals à l’échelle internationale comme Fenómenos Lunares Transitorios, exposition solo, Garash Galería à Mexico (2009), FEMACO : Muestra de Arte Contemporáneo, Garash Galería à Mexico (2008), Femlink : The International Video Collage, Centre Culturel Espagnol à Mexico (2008), Aella : Foto y Cine Latino à Paris (2007), In the Air: Projections of Mexico au Guggenheim Museum à New York (2005). Elle est présentement directrice du département Image en Mouvement du Centre Multimedia au Centro National de las Artes à Mexico.
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Naomi Uman * Effacée (1999)
Travaillant directement sur la pellicule d’un film porno des années 1970, l’artiste efface à l’aide d’eau de javel et de dissolvant à ongles l’ensemble des figures féminines.
Naomi Uman réinvente sa vie comme l’ensemble de ses créations. Après avoir été chef pour Malcolm Forbes, Calvin Klein et Gloria Vanderbilt, elle troque ses instruments de cuisine pour se lancer dans la production de films expérimentaux basés sur une esthétique artisanale, granuleuse et rudimentaire. Ses œuvres ont été présentées dans les plus grands festivals de films (Festival du film de Sundance, Festival International du Film de Rotterdam, Festival du film de New York), de même que dans des musées très prestigieux (le Musée Guggenheim, le Whitney of American Art, le Smithsonian et le Museo de Arte Moderno à Mexico).
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Katri Walker * Cool Cool Water (2002)
L’installation Cool Cool Water est un triptyque vidéographique qui se moque des représentations médiatiques où les femmes, prises comme de purs objets sexuels, sont utilisées dans des mises en scène qui frôlent la caricature afin d’exciter le voyeur et mousser la vente de certains produits.
Depuis 2002, Katri Walker habite entre Mexico et Glasgow où elle a obtenu en 2007 une maîtrise en beaux-arts de la Glasgow School of Art. Ses installations vidéo ont été présentées en Grande-Bretagne, au Mexique, en Australie, en Islande, en Hollande, au Vénézuéla, en Estonie, en Italie, en Allemagne, en Suède et aux États-Unis. Son travail fait présentement l’objet d’une tournée internationale au sein de l’exposition de groupe intitulée Patria o Libertad! The Rhetorics of Patriotism organisée par Paco Barragán. Elle prépare également un nouveau corpus d’oeuvres pour une exposition solo qui se tiendra en mars 2011 à la galerie Peacock Visual Arts à Aberdeen en Écosse.
http://www.katriwalker.com
Commissaires:
Ariane De Blois est doctorante en histoire de l’art à l’Université McGill et prépare une thèse sur Jane Alexander, Patricia Piccinini et David Altmejd autour de la question des figures grotesques mi-humaines mi-animales en art contemporain. Membre du conseil d’administration du Musée d’art de Joliette, elle enseigne l’histoire de l’art au Collège de Rosemont. Elle travaille conjointement en tant que commissaire avec Julie Bélisle et l’organisme Perte de Signal sur un projet d’exposition intitulé La Mécanique de l’objet et qui sera présenté au Centre d’exposition Raymond-Lasnier de la Maison de la culture de Trois-Rivières du 6 février au 11 mars 2011.
Erandy Vergara est doctorante en histoire de l’art à l’Université McGill et ses recherches portent principalement sur les nouveaux médias et les théories postcoloniales. Elle oeuvre également en tant que commissaire indépendante et a participé à ce titre à de nombreux projets dont Curating Mexican Video Art: A Historical Survey qui s’est tenu au Laboratorio Arte Alameda, faisant partie du projet Memory: New Media in Mexico (2010) et Heart, Arte Electrónico à VIDI_FESTIVAL 06 (2006) à La Sala Naranja Gallery, Valence. Elle a été co-commissaire de la programmation vidéo au Videomix: Dancing (2006), La Casa Encendida Gallery, Madrid et The Image Outside of Time (2005), Antimatter Underground Film Festival, University of Victoria, C.B., Canada. Enfin, elle a été invitée à prendre part à plusieurs tables rondes et symposiums au Mexique, son pays natal. En 2008, elle a reçu le Abner Kingman Fellowship en Arts de l’université McGill.
Le Studio XX remercie Perte de Signal pour son prêt d’équipement.