LES COURANTS : Diagenèse – Isabelle Gagné

Participant·e·s

Cet événement est le quatrième volet de Les courants, un programme d’initiation aux arts numériques pour les jeunes et les familles de Rivière-des-Prairies.

Exposition du 6 novembre au 16 janvier 2022
Dimanche et lundi, de 12 h à 17 h
Mardi et mercredi, de 10 h à 20 h
Jeudi et vendredi, de 10 h à 18 h
Samedi, de 10 h à 17 h
À la Maison Pierre-Chartrand
8000 Boulevard Gouin E, Rivière-des-Prairies, Montréal

À travers ses réflexions sur les archives et la transformation du paysage, cette artiste multimédia s’intéresse aux vestiges résiduels. Exposition hybride incluant réalité augmentée, photographies d’archives personnelles et images trouvées sur le web, ainsi que des objets collectés, les divers éléments s’assemblent pour susciter la réflexion de notre impact sur notre environnement.

« Diagenèse d’Isabelle Gagné, artiste numérique basée à Mirabel, est un projet constitué de deux corpus complémentaires – d’images photographiques et de sculptures – qui se déclinent à partir de l’idée d’archive et d’artefact. Ces deux types de documents, que l’on associe autant à l’image qu’à l’objet, forment ici les bases matérielle et conceptuelle du projet. La notion de mémoire et son altération à travers le tamis temporel y est aussi convoquée : que subsiste-t-il de nos présences et de nos passages sur les différents territoires que nous traversons ?

Ces territoires par ailleurs sont hétérogènes. Alors que le corpus photographique s’intéresse à la question de l’empreinte numérique et des traces que nous laissons sur le réseau, le corpus sculptural quant à lui pose la question de la marque matérielle et du vestige. Ces deux approches sont liées par un fondement souterrain qui est celui du sédiment. En géologie, le terme diagenèse désigne les processus de transformation des minéraux en roches sédimentaires. Et ces transformations – qu’il s’agisse de compaction, déshydratation, dissolution, cimentation, épigénisation ou métasomatose – portent une nomenclature permettant à l’artiste d’étendre l’analogie géologique qui chapeaute depuis plusieurs années ses recherches autour de la question de la mémoire et de son impermanence.

Les œuvres picturales proviennent d’images composites créées par un bot nommé « Portrait-robot », développé par Gagné. Alimenté par les archives photos personnelles de l’artiste, le bot est appelé à générer de nouvelles images en intégrant notamment des strates d’images similaires provenant du Web. Glitch et autres accidents numériques sont aussi constituants de ces nouvelles « photographies », entrant en résonance avec l’imperfection propre au souvenir. N’est-il pas dit d’ailleurs que ces derniers sont constamment recomposés, recréés à l’infini suivant le fil mental de la mémoire et ce qu’il distille dans son sillage ?

Les œuvres sculpturales, pour leur part, ont pris forme en référence aux carottes géologiques. Il s’agit de prélèvements de sol donnant de l’information sur les spécificités d’un milieu et les conditions d’un territoire. Dans ce cas-ci, les carottes ont été créées à partir d’objets personnels compactés et liés par diverses matières : ciment, résine, encaustique, bois et bitume. Semblablement aux portraits algorithmiques, le résultat relève d’un certain aléatoire, conséquence de la promiscuité des matériaux, du degré d’humidité, de la densité et d’éventuelles réactions chimiques. À l’image des souvenirs, le soulèvement de ces strates sédimentaires laisse entrevoir des fragments d’objets, des référents fuyants. » — Nathalie Bachand

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Ce programme est réalisé en collaboration avec la Maison de la Culture de Rivière-des-Prairies et la Maison Cœur à Rivière et bénéficie du soutien financier du ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal.