Présenté par Moving Image Research Lab, McGill
Avec Olivia McGilchrist, Ivetta Sunyoung Kang, Émilie Morin et Nadège Grebmeier Forget
Modération par Alanna Thain
Vendredi 27 novembre, de 12h30 à 14h
En ligne | Inscription ici
Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans des espaces en ligne tels que Zoom à une vitesse incroyable. Même pour les artistes qui travaillent avec les médias numériques et les possibilités de l’écran, la transition prend une minute. Comment les pratiques artistiques peuvent-elles nous donner des outils de survie pour mieux vivre la vie sur Zoom? Comment l’art numérique et les pratiques de performance peuvent-ils élargir le seuil entre la vie hors/en ligne en temps de crise et pour se connecter dans un espace plus confortable?
Dans un premier temps, quatre artistes — Olivia McGilchrist, Ivetta Sunyoung Kang, Émilie Morin et Nadège Grebmeier Forget — proposeront une activité participative pour échauffer les corps en ligne. Par la suite, les artistes, la professeure Alanna Thain (Moving Image Research Lab, McGill) et les participants entameront une discussion sur les effets de la transition vers la peau sensible de Netflesh.
Un autoportrait guidé utilisant le Zoom, Olivia McGilchrist
L’artiste partagera une courte vidéo avec des instructions simples pour Zoom, ainsi qu’un dossier d’images fixes de feuilles, d’arbres et de plantes, à utiliser lors de l’échauffement. Les participant-e-s créeront un autoportrait ; le but est de profiter d’un moment ludique seul-e, en utilisant une interface qui permette d’échanger avec les autres. Cet échauffement invitera le public à incarner différemment l’espace virtuel de la technologie en réseau à une époque de distanciation sociale. Matériel requis : Zoom (avec l’option de changer l’arrière-plan virtuel activée), et des accessoires (optionnels) : plantes d’intérieur et autres objets verts.
Tenderhands, Ivetta Sunyoung Kang
Tenderhands est une série d’instructions écrites à la main sur des blocs-notes chaque jour, une forme d’art que l’artiste pratique depuis la fermeture globale. Elle s’assoit à sa table et montre à travers des images comment « soulager » l’anxiété des mains et du corps de manière poétique et somatique, en résonnance avec ce qu’elle a fait et observe, le plus souvent dans son appartement et parfois à l’extérieur tout en gardant une distance physique. Ce processus est généralement actualisé en dix à vingt minutes et écrit sur de petits blocs-notes qui fonctionnent à la fois comme une instruction et un poème. Ce projet nécessite des pratiques d’écriture constantes et une compréhension biopolitique de différents concepts de mains — de soi-même, des étrangers et des êtres chers. Toutes les instructions sont délimitées dans des écrits irrationnels, mais poétiques, en opposition à des instructions généralement simples et précises. L’artiste guidera les participant-e-s à travers l’une des instructions de Tenderhands, et le public pourra retrouver le caractère tactile de son corps et de ses mains en guise de salutation de la journée. Merci de consulter les images du projet ici.
Un réchauffement du visage pour Zoom, Émilie Morin
« Dans mon travail comme danseuse et artiste en nouveaux médias, je suis contrainte par les représentations corporelles sur les écrans. Je suis impatiente de trouver des voies vers plus d’agentivité en produisant mes propres images corporelles et en les réalisant à l’aide de technologies grand public. Dans ma pratique, l’une de mes investigations concerne le potentiel de mouvement facial et son interaction avec l’image de mon visage à l’écran. J’ai exploré cette idée principalement via Skype, considérant cette plate-forme comme performative. Une idée importante qui a émergé de cette recherche est la notion de regard : où est-ce que se tournent mes yeux lorsque je suis sur un appel Skype? Quelles sont les qualités de mon regard? Dans cet échauffement, nous jouerons autour de ces deux idées principales : le potentiel de mouvement de nos traits du visage et notre regard. Déplaçant la réflexion de Skype à Zoom, je m’intéresse au déroulement singulier de notre échauffement collectif et minimaliste. Il s’agira d’une exploration ludique de divers rythmes et d’images pour le mouvement du visage et pour la mise au point des yeux, dans le but de poser un autre regard sur Zoom différemment, au sens propre et figuré. » Pour plus d’information sur l’artiste : http://emiliemorin.ca/
Je me vois me voir* ou les Modes de création de «Netskin», Nadège Grebmeier Forget
En utilisant la caméra comme l’outil principal de visualisation et de cadrage de mes performances, je m’intéresse à sa capacité à changer et déplacer constamment la relation que j’ai avec moi-même et l’observateur-rice. Comme le ferait un miroir, la caméra navigue souvent dans l’espace physique et immatériel, le corps par balayage ou réflexions indirectes agit comme l’illusion de l’intimité. La caméra (et souvent la musique) sert à plonger en moi, contre-agissant sur ma propre inhibition. Par ce jeu de recherche intérieure et extérieure, je plonge également le-la spectateur-rice dans un monde qui oscille entre réalité et fiction. L’idée d’une sorte de peau de filet créée est, pour moi, cet espace d’enchevêtrement entre mon propre corps en mouvement / sentiment et les mouvements / sentiments créés par l’image. Souvent fragmentées et multiples, les textures du net et sa propre nature intangible deviennent un corps à part. Pour cet atelier, nous allons entretenir des relations étroites avec la caméra (de manière abstraite et moins abstraite) puis danser en boucle « Some Kind of Game de Against All Logic. » Objets à préparer pour la séance : une webcam mobile (en option), YouTube, des haut-parleurs, de l’espace pour se déplacer librement.
* Exprimé à partir du titre «Je me vois me voir» ou d’un «Monstre inadapté à la baise»: Notes sur l’art, la subjectivité et la chirurgie esthétique par Felix Ensslin (p.57-79), Esthetics of the Flesh, Sternberg Press, 2014.
Image: Nadège Grebmeier Forget, Video still from « Some Kind of Game », Facebook Live performance, March 25, 2020. Image courtesy of the artist.