Salon Femmes br@nchées 102 : MachA, VaronA, MasculinA
Participant·e·s
MachA, varonA, masculinA
la femme artiste dans la barbe de l’art cubain
PRÉSENTATIONS DES COMMISSAIRES + ARTISTES
Jeudi 19 juin, 19h
@ STUDIO XX – 4001, Berri (coin Duluth) espace 201
Contribution suggérée: 5$, *GRATUIT* pour les membres.
EXPOSITION : 5 au 20 juin 2014
Du mardi au vendredi de 10h à 17h, entrée libre
Studio XX est heureux d’accueillir dans le cadre de l’exposition internationale MachA, VaronA, MasculinA : la femme artiste dans la barbe de l’art cubain, en cours du 5 au 20 juin dans l’espace galerie du Studio XX, une soirée finissage incluant la présentation des commissaires Analays Alvarez Hernandez (Montréal, Canada) et Laura Verdecia Blanco (Miami, USA) ainsi que la présentation de l’artiste Grethell Rasua (Havane, Cuba).
MachA, VaronA, MasculinA : la femme artiste dans la barbe de l’art cubain
L’expression populaire Macho, varón, masculino! (Mâle, garçon, masculin) – excusez le pléonasme – témoigne de la place qu’occupe à Cuba la construction sociale de la virilité. Moyen de renforcer et d’affirmer l’identité masculine, cette locution typiquement cubaine met dans un rapport d’interdépendance virilité et hétérosexualité, ou encore virilité et domination. Pour donner le titre et le ton à ce projet, qui porte sur la femme artiste cubaine au sein d’une société essentiellement machiste, nous avons intentionnellement féminisé l’expression en question.
Si les bouleversements socio-politiques opérés par la Révolution cubaine à partir de la décennie 1960 ont progressivement instigué des avancées majeures en matière des droits de la femme, la condition féminine a tardé à se faire entendre dans les contrées de l’art cubain. Il a fallu attendre jusqu’aux années 1980, dans le cadre d’un renouveau plus large de la culture nationale, pour constater un tournant significatif dans l’interrogation artistique des problématiques concernant la femme, par des femmes artistes (Marta María Pérez Bravo, Ana Albertina Delgado, María Magdalena Campos, Consuelo Castañeda, Rocío García, etc.).
Les institutions culturelles ont suivi tant bien que mal ce « décollage féministe ». Bien qu’au Museo Nacional de Bellas Artes de La Havane (MNBA), panthéon de l’art cubain, Juana Borrero (1877-1896), Amelia Peláez (1896-1968), Antonia Eiriz (1929-1995), Zaida del Río (1954) ou Belkis Ayón (1967-1999) trouvent leur place, les œuvres de ces artistes y font cependant office de minuscules étincelles crépitant dans un terrain où prédomine la gent masculine.
À la lumière de ce contexte dominé par une vision largement patriarcale de l’historiographie, l’exposition MachA, VaronA, MasculinA se veut une plateforme d’expérimentation dans le dessein d’explorer le rôle de la femme artiste dans l’histoire de l’art cubain racontée par la collection du MNBA. Cinq jeunes créateurs cubains (trois femmes et deux hommes), dont le travail jouit d’une reconnaissance aussi bien à l’international que dans leur contexte de vie, exécutent cet exercice critique. La présence masculine est des plus nécessaires dans ce projet, car nous nous intéressons concomitamment au point de vue des hommes artistes sur la pratique artistique féminine. En usant des médiums classiques et nouveaux (performance, vidéo, installation, action participative, gravure, etc.), Naivy Pérez, Grethell Rasúa, Adislén Reyes, Levi Orta et Julio César Llópiz réinterpréteront (s’approprieront) des œuvres emblématiques, des thématiques récurrentes et des références picturales associées à l’univers créatif de la femme artiste.
Analays Alvarez Hernandez
Montréal, 8 mai 2014