Résidence du 14 février au 10 avril 2022
Chez Ada X
Originaire d’Iran, Heracleum persicum est une espèce végétale qui peut mesurer de 2 à 5 mètres de haut. L’espèce est enregistrée pour la première fois en Europe en 1817, probablement introduite comme plante ornementale — sa grande taille et sa vigueur en font rapidement une plante à la mode. On la retrouvera, entre autres, au palais de Buckingham, ce qui laisse penser qu’elle aurait été offerte à la famille royale à titre de spécimen rare et désirable. Aujourd’hui, on la trouve également au Canada, mais classée comme espèce envahissante, et traitée comme mauvaise herbe. En Iran, ses valeurs médicinales et culinaires restent prisées.
H. Persicum est l’une des plantes qu’Anahita Norouzi utilisera pour développer, au cours de sa résidence à Ada X, une application de RA (réalité augmentée) mettant en scène des plantes animées en 3D. Ce travail de résidence fait partie d’un projet plus vaste qui étudie les relations entre les humains, les plantes et les lieux. Au fil de ses recherches sur la botanique, la politique coloniale et les flux migratoires, Anahita Norouzi utilise les plantes délocalisées et leur classification à titre d’« espèces étrangères et envahissantes » pour explorer les dimensions écologiques et sociales de la migration au Canada. Grâce aux similitudes linguistiques entre la façon dont les institutions coloniales classent et contrôlent la vie végétale et la migration humaine, Norouzi retrace les catégories de vie diminuées imposées par les systèmes coloniaux. Ce faisant, elle questionne également sa propre présence, matérielle et métaphorique, dans un nouveau lieu.