LES COURANTS | L’état des matières II – les ateliers | Katherine Melançon
Participant·e·s
Dans le cadre de son programme Slow Tech, Ada X a présenté Les courants, une série d’activités en collaboration avec la Maison de la Culture et la bibliothèque de Rivière-des-Prairies. Se déroulant de septembre 2019 à mai 2021, cette initiative proposait une initiation au monde des arts numériques pour les jeunes et les familles.
VOLET 1 :
L’ÉTAT DES MATIÈRES II
Katherine Melançon et les élèves de l’école Jean-Grou
« Pour ce projet – à la fois d’exposition et d’ateliers – l’artiste montréalaise Katherine Melançon et les étudiants participants ont exploré les environs de l’école Jean-Grou de Rivière-des-Prairies afin de collecter des végétaux ou autres matières organiques pouvant se prêter au procédé de numérisation. Cette toute première étape est cruciale : il s’agit d’activer son sens de l’observation et de porter un regard autre sur le monde qui nous entoure au quotidien – dans le cas des étudiants, l’environnement immédiat de l’école. La scanographie, au cœur de la pratique de Melançon, consistait en l’étape suivante des ateliers, invitant les étudiants à s’inspirer du travail de l’artiste. À travers ce passage, de la matière analogique vers la volatilité du numérique, une forme de transfiguration des éléments est à l’œuvre : ils en ressortent aplanis certes, en deux dimensions, mais empreints d’un effet de profondeur et de mouvement, qu’amplifie le rôle de la lumière dans le transfert d’image. La scanographie comporte un aspect performatif puisqu’il faut manipuler les éléments de manière à jouer avec les paramètres photographiques : la profondeur de champ, les filés, la mise au point, etc. Comme le mentionne l’artiste, nous sommes devant un processus symbolique où les matériaux organiques deviennent une forme de semence numérique, laquelle est « replantée » dans de nouvelles matières – papier, textile ou polymère. Parmi les images numériques imprimées sur papier et les animations vidéos sur écrans plats, on retrouvait aussi dans l’exposition des impressions sur vinyle – des volumes plutôt que des images – judicieusement intégrées au foyer ancestral de la salle de diffusion de la maison Pierre-Chartrand. Ce micro corpus d’émulations de matières organiques rassemblait un rouleau recouvert de motif de feuillage ; un volume évoquant de la réglisse ; la suspension d’une forme suggérant de la pizza et des beignets dans un filet à citrons verts accroché dans l’âtre. Inspirée d’une nature morte de Juan Sánchez Cotán intitulée Quince, Cabbage, Melon and Cucumber (1602), cette intervention dans la cheminée a permis à l’artiste de partager avec les étudiants, lors de la visite commentée, l’une des manières possibles de lier le passé au présent à travers la création artistique : elle leur a demandé de chercher sur leur téléphone cellulaire l’œuvre en question, pour ensuite leur expliquer l’actualisation qu’elle en a fait. Chacun des ateliers de Melançon étaient aussi l’occasion de mettre de l’avant une thématique faisant un lien entre sa pratique, les œuvres qu’ils allaient créer, la technique utilisée et l’histoire de l’art. Ces cours de 15-20 minutes ont notamment abordés les arts numériques, le collage, la photographie sans caméra et le « land art ». Suivant l’étape de numérisation, il s’agissait ensuite de créer un fichier sur le logiciel libre Gimp et d’explorer le potentiel de modification numérique afin d’en arriver à l’image finale de l’œuvre. À cela s’est ajouté la visite d’un fablab, l’exploration de l’impression 3D et du scan 3D pouvant générer de la réalité augmentée. En a résulté une exposition qui s’est tenue du 18 décembre 2019 au 22 mars 2020 à l’étage jeunesse de la Bibliothèque de Rivière-des-Prairies. » — Nathalie Bachand
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Ce programme réalisé en collaboration avec la Maison de la Culture et la bibliothèque de Rivière-des-Prairies et bénéficie du soutien financier du ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal.
Image réalisée par Karine Gilles et Zoe Hebert Duquette dans le cadre d’un des ateliers, 2019